Sophie et son Pays Merveilleux

… Plusieurs fois j’ai entendu mon oncle monter les escaliers et venir me voir dans la chambre de Caroline. A chaque fois j’ai eu le temps de remettre mes vêtements masculins sur les vêtements féminins avant qu’il n’entre dans la chambre. A chaque fois, j’ai cru que mon cœur allait exploser!

J’ai commencé à voler des culottes à ma cousine (car celles de ma tante étaient trop grandes) pour les porter en semaine.

C’était un enfer insoutenable. Je ne pouvais pas m’en passer.Je me souviens encore être en cours, complétement inattentif, à attendre impatiemment la pause pour aller me soulager aux toilettes.

Je sentais en permanence cette culotte qui serrait mes parties intimes. J’ai porté aussi des bas de ma tante certains jour sous mes jeans.

Plus je tentais d’expériences, plus j’étais stressé, plus j’étais seul.

Le bulletin du premier trimestre n’était pas terrible. Les professeurs me trouvaient trop inhibé, trop renfermé. Les notes étaient en baisse. Ma mère a commencé à s’inquiéter, mais je la rassurais. Je lui disais que tout allait bien, et que je travaillerais plus.

Le mercredi matin, j’ai commencé à me maquiller doucement avec du rouge à lèvre… puis je passais aussi des bijoux que je prenais dans la boite à bijoux de ma tante.

Dans la glace, je me trouvais de plus en plus jolie. Je me plaisais. J’étais jeune, je ne prenais pas de recul comme aujourd’hui. Je voulais toujours plus. J’avais déjà découvert tellement de choses en quelques mois.

Puis un mercredi matin tout a changé. Je me souviens qu’il faisait froid et qu’il y avait de la neige dehors, ça devait être juste avant les vacances de Noël.

Je regardais le paysage magnifique par la fenêtre. J’étais en contemplation devant le joli manteau de neige qui recouvrait le jardin et les toits des maisons voisines. J’entendais mon oncle Alain qui déneigeait le tour de la maison.

Pris dans ma rêverie, j’ai été surpris d’entendre la porte s’ouvrir derrière moi.

J’ai cru que mon cœur allait exploser. je me suis retournée immédiatement et j’ai vu mon oncle à la porte de la chambre.